Cet article a été publié pour la première fois au sein du numéro 221 du magazine Associations Mode d'emploi, en mars 2021, par Audrey Roure, directrice de la vie associative
de la ville de Roanne
Le renouvellement des bénévoles
est structurant dans l’activité d’une
association. C’est pourquoi j’ai souhaité mettre en place des actions spécifiques permettant aux habitants de
mieux connaître les associations locales »,
explique Marie-Laure Dana-Burnichon,
maire adjointe en charge du secteur
associatif.
« Crédit libre »
pour les étudiants
Depuis 2018, la ville a développé un
partenariat avec l’université de SaintÉtienne, campus de Roanne, afin de
valoriser l’implication bénévole des
étudiants. En effet, certaines universités bonifient l’engagement associatif en
majorant la moyenne générale des étudiants ou en validant une unité d’enseignement dite « crédit libre », consacrée
à l’engagement citoyen. C’est cette dernière option qui a été retenue par l’université de Saint-Étienne lorsqu’elle a été
sollicitée par la ville de Roanne. Pour valider ce crédit libre, l’étudiant doit inscrire
son action dans la réalisation d’un projet
répondant à une problématique proposée
par une association. Ce travail est réalisé par groupes de cinq ou six étudiants
de licence AES (administration économique et sociale). Un enseignant-chercheur encadre leur travail pour garantir la
validité scientifique du projet, et son suivi
est assuré conjointement par l’association et par l’école. L’étudiant doit consacrer à ce projet environ quatre-vingt-dix
heures de travail individuel pendant le
semestre et est également soumis à une
évaluation spécifique.
Appel à projets
Concrètement, c’est la ville qui lance un
appel à projets à l’ensemble des associations de son territoire, sans ciblage préalable, afin qu’elles puissent proposer
des sujets aux étudiants. Chaque candidature est étudiée par la ville et par
l’université. Pour sélectionner les projets
qui seront confiés aux étudiants, différents critères sont retenus : l’adéquation entre les objectifs pédagogiques et le projet proposé ; la
disponibilité de l’association qui
devra indiquer un référent pour
accompagner les étudiants et échanger avec le professeur référent du groupe.
Une cinquantaine de projets ont été
portés par des étudiants depuis le lancement du dispositif, soit autant de
partages d’expériences et de compétences. Les projets intervenaient dans
différents domaines : organisation d’événements, conduite de
campagnes de financement participatif, réalisation de sites
internet, création de supports de communication ou
encore recherche de sponsors (une thématique récurrente parmi la quinzaine de
projets associatifs sélectionnés en 2019-2020). L’évaluation finale de
l’étudiant prenait en compte trois items :
la gestion du projet, le relationnel et l’atteinte des objectifs initiaux.
Lundi de solidarité
De la même manière, la ville de Roanne a
accompagné dès 2018 l’action du Centre
des jeunes dirigeants (CDJ) roannais, qui
fédère des entreprises locales autour d’un
« lundi de solidarité » pendant lequel les
salariés volontaires des entreprises du
CJD sont détachés sur des projets associatifs par leurs employeurs. Ce sont près
de quatre-vingts salariés volontaires qui
se sont mobilisés sur chaque édition. Les
projets associatifs proposés étaient là
encore la résultante d’un appel à projets
diffusé par la Ville à toutes les associations roannaises. Les salariés volontaires
sont ainsi intervenus sur une diversité
d’actions : rénovation de locaux, aménagement paysager, organisation d’un
moment de convivialité avec des personnes isolées ou en situation de handicap… Si les associations sont libres dans
l’expression de leurs projets, elles sont
contraintes de mener intégralement leur
démarche sur la journée de solidarité,
durant la même amplitude horaire qu’une
journée de travail.
Au fur et à mesure des éditions, l’accent a
été mis sur l’accompagnement des associations intervenant dans un champ solidaire ou caritatif afin d’établir un lien
encore plus prégnant avec le « lundi de
solidarité ». Outre des volontaires salariés, les entreprises – après définition du
projet avec les associations – fournissent
très souvent la matière première ou les
matériaux nécessaires au projet, dans une
démarche d’entraide et de développement
durable. Ces actions ont permis aux salariés comme aux étudiants de découvrir
le tissu associatif local, d’œuvrer pour le
vivre-ensemble et de s’investir ponctuellement au sein d’une structure associative.
Pour aller plus loin, la ville de Roanne prévoit lors d’une prochaine édition de mobiliser également ses agents afin de soutenir encore plus l’activité associative.