Animée par une équipe d’agents municipaux, elle est le lieu dédié pour les porteurs de projets montreuillois. C’est un pôle ressources au service de la vie associative. Espace d’information et de conseil (documentation, formations, entretiens individuels), la Maison des associations est aussi un lieu d’information important pour les habitants de Montreuil. Dans sa mission d’accompagnement, elle accompagne les porteurs de projets et notamment des projets Politique de la Ville. Elle organise le partenariat entre associations et collectivités territoriales à travers divers dispositifs : la charte d’engagements réciproques entre la ville et les associations, le conseil local de la vie associative et divers instances de dialogue comme les conseils citoyens.
La participation un enjeu transversal
A Montreuil, l’accompagnement des conseils citoyens est donc coordonné par la direction Citoyenneté et Vie des quartiers de la commune et les services de l’agglomération. Et, il existe un lien organique entre la participation des habitants et la Maison des associations.
Étant rattachée à la même direction, elle est donc amenée à jouer un rôle de plus en plus important dans l’accompagnement des conseils citoyens. En 2016, la composition des conseils citoyens s’est faite à la fois par un système de tirage au sort et par le recours à des personnes identifiées pour leurs engagements associatifs. En parallèle, des agents des équipements de proximité, plus orientés sur la Politique de la Ville, ont suivi des formations avec ATD Quart Monde pour mieux appréhender la notion de participation des habitants et notamment, la participation des habitants les plus éloignés des instances déjà existantes. L’objectif était de faire en sorte que les conseils citoyens répondent réellement à leur objet. Aujourd’hui, chaque conseil citoyen est animé par l’antenne vie de quartier, forme d’équipe de développement local. En étroite relation avec ces équipements de proximité, la Maison des associations apporte un soutien aux différents conseils citoyens.
« La Maison des Association est donc amenée à jouer un rôle de plus en plus important dans l’accompagnement des conseils citoyens. »
Un soutien aux conseils citoyensSi ce n’est pas l’axe prioritaire pour la Maison des associations, sa compétence sur la vie associative et la participation est précieuse pour accompagner les conseillers citoyens comme l’explique Alexandre BAILLY, responsable de la Maison des associations de Montreuil, « On va apporter un peu le même soutien que pour n’importe quelle association (…), nos services sont ouverts aux conseils de quartier et aux conseils citoyens. L’espace reprographie par exemple est ouvert et même mieux, il est gratuit pour les conseils citoyens. De même, ils ont la possibilité de participer aux formations dispensées par la Maison des associations. »
Les conseils citoyens sont aujourd’hui dans une phase de structuration. Les conseillers ont suivi un programme de formations en inter-conseil animé par un prestataire, mais dans lequel la Maison des associations est intervenue. Ils travaillent notamment sur un document cadre qui prévoit les modalités de renouvellement des conseillers. C’est une étape importante car cela va permettre l’ouverture des Conseils comme l’explique Alexandre BAILLY :
« C’est difficile de viser juste du premier coup dans la composition des conseils. Au final, il y en a qui n’y trouve pas leur place, d’autres qui y trouveraient bien leur place. Mais pour l’instant, c’est bloqué car il n’ont pas ce fameux texte [document cadre prévoyant le mode de renouvellement des conseillers]. »
Pour l’instant, les conseils citoyens ne sont pas constitués en association et aucune structure ne s’est manifestée pour assurer le portage juridique. Cependant, la création en association fait débat au sein des conseils comme le raconte Alexandre BAILLY.
« Ils discutent énormément entre eux. Faut-il créer une association ou pas ? Créer une seule association pour l’ensemble des six conseils citoyens ? Est-ce qu’on ne fait rien du tout ? Sachant qu’ils ont bien compris qu’il y avait une injonction à la structuration car sinon, ils ne pourraient pas capter les financements, sans être déclarés en association. »
C’est donc sur ces bases que la Maison des associations intervient. Les conseillers s’interrogent sur différents aspects : les statuts qu’ils souhaitent à la fois ouverts mais suffisamment cadrés, le règlement intérieur, la charte, etc. Et, tous les points de vue s’expriment. Certains préconisent une « coquille vide », d’autres une structure dotée de réelles compétences. Et très rapidement, la réflexion s’est portée sur la nécessité d’un emploi pour l’animation et la gestion, possiblement mutualisé pour l’ensemble des six conseils. Les conseillers considèrent que leur mission principale est d’aller voir les habitants sur le terrain, d’être à leur écoute pour relayer leurs préoccupations auprès des institutions. Or, pour assurer au mieux cette mission, ils estiment qu’il est nécessaire d’avoir une personne en charge de la structuration, de la communication et du financement. Il s’agit donc, pour la Maison des associations, de former et d’appuyer les conseillers sur la fonction employeur, le chèque emploi associatif, etc. Et c’est là que l’intervention de la Maison des associations prend tout son sens !
Par la suite, la Maison des associations pourra apporter méthodes et outils aux conseillers sur le fonctionnement et le pilotage de l’association. Mais au-delà des outils, les habitants attendent plutôt une meilleure prise en compte de leur parole comme l’explique Alexandre BAILLY, « c’est le besoin d’être vraiment inclus, pris en compte dans les process de la Collectivité. Que les choses avancent dans le même tuyau, là, on a encore deux tuyaux en parallèle, qui se croisent de temps en temps. D’un côté, le tuyau des projets conduits par la municipalité et de l’autre, le tuyau des habitants. Des fois, on arrive à des mélangeurs où on s’informe mutuellement… (…) Mais je ne sais pas comment on peut concilier ceux dont c’est le travail et qui ont la capacité de faire avancer les dossiers de 9h à 18h, voire plus, et restituer ce travail dans une réunion de 3h le soir, après une journée de boulot. Je crois qu’à ce niveau, il ne s’agit plus seulement d’outils. »
La participation au sens largeLa ville de Montreuil a mis en place différents dispositifs pour favoriser la participation des habitants. L’un des meilleurs exemples est certainement le budget participatif. Il permet à tout habitant ou association de la Ville de présenter un projet d’intérêt général et de le faire financer sur un budget géré collectivement par les habitants. Dans ce cadre, la Maison des associations a suivi les porteurs de projets, individus comme associations, qui souhaitaient déposer un projet. Même si dans les faits, elle a principalement accompagné des associations, la Maison est référencée comme un des
lieux ressources dans l’animation du budget participatif. Ce dispositif, encore peu généralisé, permet de voir émerger et se concrétiser une multitude d’initiatives et de dynamiser la ville. Cependant, il convient de bien encadrer son fonctionnement pour garantir que les projets soutenus profiteront bien à l’ensemble des habitants du territoire. Il faut éviter tout détournement du dispositif vers des intérêts particuliers, qu’ils fussent ceux d’une association. La ville compte également d’autres instances de participation des habitants : le conseil des aînés, le conseil de la vie associative… et des assises de la jeunesse sont en cours de réflexion. La municipalité n’a pas souhaité institué un conseil de la jeunesse pour éviter un formalisme peu adapté à l’implication de la nouvelle génération. Sur des projets spécifiques, la ville organise des consultations comme pour le renouvellement du Plan Local d’Urbanisme ou certains projets clefs de rénovation urbaine, comme le réaménagement de la Croix de Chavaux.
En élargissant, on peut considérer les comités d’animation des centres de quartier comme des processus de participation des habitants. Ces comités se réunissent 2 à 3 fois par an pour échanger sur le fonctionnement et la vie des différents usagers de ces équipements municipaux, en cherchant à les ouvrir au maximum sur les quartiers et ses habitants. Comme le souligne Alexandre BAILLY : « Quand on associe les gens sur des choses très concrètes, ça change les relations au sein de ces instances. Cela limite le côté mise en scène et travailler sur du concret, ça fait un socle de discussion. »
Grille de positionnement de la MDA de Montreuil